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Covid-19 : les personnes présymptomatiques peuvent contaminer ce qu'elles touchent

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Avant même de développer des symptômes, les patients atteints du Covid-19 peuvent malgré tout déjà contaminer les objets autour d'eux, sans même le savoir et en un temps relativement court, comme le montre une étude réalisée en Chine dans deux chambres d'un hôtel de quarantaine. Autrement dit, tout individu présymptomatique peut être un vecteur important de la pandémie.

Bien que la transmission du SRAS-CoV-2 par les gouttelettes respiratoires et le contact direct soit évidente, une transmission par contact avec des surfaces ou des objets contaminés par le virus demeure mal comprise, en particulier s'il s'agit de personnes présymptomatiques.

Afin de combler cette lacune, des scientifiques des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) chinois se sont intéressés à deux jeunes, qui étudient à l'étranger et qui sont rentrés en Chine le 19 mars (patient A) et le 20 mars (patient B). Le jour de leur arrivée, ils n'avaient ni fièvre ni symptômes cliniques, et ils ont été transférés dans un hôtel pour être placés en quarantaine. Le matin du deuxième jour de quarantaine, ils n'avaient à nouveau ni fièvre ni symptômes mais des échantillons de prélèvements de gorge ont montré qu'ils étaient infectés par le SRAS-CoV-2.

Les deux patients ont ensuite été transférés dans un hôpital local pour y être traités. À l'admission, ils sont restés présymptomatiques, mais les échantillons d'écouvillons nasopharyngés, d'expectorations et de matières fécales étaient positifs pour l'ARN du SRAS-CoV-2 avec des charges virales élevées. Par la suite, ils ont développé des symptômes modérés du Covid-19, notamment de la fièvre et de la toux, deux jours plus tard dans le cas du patient A, et six jours plus tard pour le patient B.

Environ trois heures après la confirmation de leur infection au Covid-19, des échantillons ont été prélevés dans chacune de leur chambre d'hôtel sur divers objets et surfaces : interrupteurs, poignées de porte, robinets, thermomètres, télécommandes de télévision, taies d'oreiller, housses de couette, draps, serviettes, ou encore lunettes de toilette et boutons de chasse. Des échantillons d'écouvillons de contrôle ont également été collectés dans une pièce inoccupée.

Huit prélèvements sur 22 (soit 36%), six dans la chambre du patient A et deux celle du patient B, ont révélé la présence de l'ARN du SARS-CoV-2, notamment sur les draps, les housses de couette et d'oreiller et les serviettes, et ce alors même que les deux patients étaient restés moins de 24 heures dans cet hôtel. Les échantillons prélevés sur les taies d'oreiller et les draps avaient par ailleurs une charge virale plus importante que ceux prélevés sur les poignées de porte et les interrupteurs.

Cette étude démontre, en cohérence avec des précédentes recherches, que les patients présymptomatiques ont un rejet de charge virale élevé et aussi qu'ils peuvent contaminer leur environnement facilement, de manière étendue et en un temps très court (moins de 24 heures). Les auteurs conseillent dès lors de ne pas secouer les draps, les taies et les housses utilisés par des patients infectés au moment de les changer, et de les laver et sécher soigneusement.

(référence : Emerging Infectious Diseases, 18 mai 2020, doi : 10.3201/eid2609.201435)

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Écrit par Luc Ruidant25 mai 2020
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