VIH: l'Institut de médecine tropicale demande une campagne sur la pilule préventive PrEP
L'Institut de médecine tropicale (IMT) appelle au lancement d'une campagne d'information ciblée sur la prophylaxie pré-exposition (PrEP), la pilule préventive contre le VIH, face à une augmentation continue des nouveaux diagnostics en Belgique et à des obstacles persistants pour y accéder.
Cet appel intervient alors que le nombre de nouveaux diagnostics du VIH en Belgique est en hausse pour la quatrième année consécutive. Dans un communiqué, l'IMT, qui a mené une recherche sur le sujet, estime que la prévention du VIH "est encore loin d'atteindre tout le monde".
Selon les chercheurs, les principaux freins à l'utilisation de la PrEP sont un manque de connaissance, la stigmatisation et les inégalités.
Selon les chercheurs, les principaux freins à l'utilisation de la PrEP sont un manque de connaissance, la stigmatisation et les inégalités. Les recommandations de l'institut ont été élaborées en collaboration avec l'association de médecins généralistes Domus Medica, l'hôpital universitaire de Gand (UZ Gent) et l'organisation Sensoa.
"De nombreuses personnes sont favorables à la PrEP, mais le chemin pour y accéder n'est pas évident pour tout le monde", souligne le docteur Thibaut Vanbaelen, médecin à l'IMT. Il pointe notamment le cas des "hommes qui s'identifient comme hétérosexuels" ou des jeunes "pour qui le VIH semble moins menaçant", qui ne se considèrent pas comme des personnes à risque.
L'IMT identifie également des obstacles liés au coût, aux effets secondaires possibles, ou à la honte. Les chercheurs notent aussi que les personnes en situation de précarité peuvent considérer la prévention comme non prioritaire, et que la consommation de drogues lors de rapports sexuels peut augmenter le risque.
Enfin, l'accès au traitement est entravé par le système de santé lui-même. Certains médecins généralistes n'abordent pas spontanément le sujet de la PrEP et les personnes sans assurance maladie belge, généralement issues de l'immigration, n'ont pas accès à cette pilule. Les chercheurs préconisent donc de donner aux généralistes "un rôle plus actif" lors de la discussion du traitement.