Conseil supérieur de santé
Les écrans et les réseaux sociaux peuvent nuire à la santé des enfants
Le Conseil supérieur de la Santé s’est penché sur l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans de toutes sortes et leur implication sur les réseaux sociaux. Ceux-ci « peuvent nuire, dans certains cas, à leur santé physique et mentale ». Le CSS fait diverses recommandations. Elles portent sur le renforcement de la « littératie médiatique » et les compétences socio-émotionnelles à l’école, la prévention et l’obligation de transparence de la part des plateformes.
Tout d’abord, le CSS n’est pas alarmiste. Tout dépend du contexte. Les effets observés sur les jeunes est d’intensité « faible à modérée ».
Au plan physique, les impacts les plus observés sont la sédentarité, la vue et le sommeil.
Tout dépend de la manière
La manière de fréquenter les réseaux sociaux ou d’être pendus aux écrans est plus impactante que la durée d’exposition. Pratiquer ensemble des interactions éducatives est plutôt un plus pour la créativité. Le fait d’être suspendu aux conseils d’influenceurs beauté par exemple peut entraîner des symptômes dépressifs. Sans compter bien sûr les comportement carrément dangereux (cyberharcèlement, sextorsion et grooming). Ils peuvent mener à une certaine addiction.
Toutefois, la fréquentation des réseaux sociaux, si elle peut être toxique, peut aussi avoir un effet socialisant et fournir une aide psychologique en ligne (sous certaines conditions).
Les experts du CSS, majoritairement, ne prônent pas une interdiction totale des smartphones avant 13 ans. Concernant les réseaux sociaux, on peut envisager une limite d’âge mais ces limitations peuvent entraîner parfois des effets contraires comme l’isolement.
Le CSS recommande une approche progressive :
Limiter l’exposition aux écrans avant l’âge de deux ans puis introduire des règles d’encadrement progressives voire un « co-visionnage » parent-enfant. Jusqu’à la fin du primaire, le CSS préfère un accompagnement parental à l’aide de règles d’utilisation claires. Créer un compte sur une plateforme avant 13 ans sans consentement parental devrait néanmoins être proscrit. Il faut également bannir les smartphones dans la chambre à partir du coucher si possible. « De 13 à 16 ans, l’accent doit être mis sur le dialogue et l’éducation aux médias, en guidant progressivement les enfants vers une utilisation responsable et autonome des écrans. »
Prévention globale
La prévention doit s’entendre de manière plus globale : écrans et réseaux sociaux font partie d’une réalité sociétale plus large, pointe le CSS. Et de préconiser de « renforcer la littératie médiatique et les compétences socio-émotionnelles à l’école et en dehors de celle-ci ; former et soutenir les parents ainsi que les professionnels de l’éducation et de la santé », « intégrer l’évaluation de l’exposition aux écrans dans les bilans de santé réguliers, « obliger les plateformes à assumer leurs responsabilités en faisant preuve de transparence sur le fonctionnement des algorithmes »
Enfin, il faut anticiper l’impact de l’Intelligence artificielle.
Tout le monde est sur le pont dans cette affaire, estime le CSS : jeunes, parents, professionnels de santé, enseignants, forces de l’ordre, autorités publiques et politiques. « Les politiques doivent également tenir compte des différences culturelles et socio-économiques afin de garantir que les recommandations soient adaptées aux différents contextes et niveaux d’accès technologique, et combiner ces mesures avec d’autres visant à améliorer la santé (mentale) des jeunes. »