282 millions de cas et 610.000 décès en 2024

L’OMS met en garde contre la résistance aux traitements contre le paludisme

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre l’apparition d’une résistance mondiale aux moyens de lutte contre le paludisme. Dans neuf pays, des moustiques résistants aux insecticides les plus couramment utilisés ont été identifiés.

La résistance a déjà été constatée notamment au Rwanda, en Ouganda, en Érythrée et en Tanzanie, indique l’OMS.

Les parasites du paludisme présentant des délétions du gène pfhrp2 restent très répandus, ce qui compromet la fiabilité des tests de diagnostic rapide. La résistance avérée aux pyréthrinoïdes dans 48 pays réduit l’efficacité des moustiquaires imprégnées d’insecticide. Parallèlement, les moustiques Anopheles stephensi – résistants à de nombreux insecticides couramment utilisés – ont désormais envahi neuf pays africains, ce qui représente un sérieux défi pour la lutte contre le paludisme en milieu urbain.

Les experts de l’OMS soulignent que le paludisme peut actuellement être prévenu et guéri, mais que cela pourrait être remis en cause à l’avenir précisément en raison de cette résistance.

Le nombre de cas a très légèrement augmenté en 2024

Depuis 2015, le nombre de décès dus au paludisme dans le monde oscille autour de 60 pour 100 000 habitants, mais cette tendance est en légère hausse depuis quelques années. Le nombre de cas a également légèrement augmenté en 2024. On estime qu’en 2024, il y a eu 282 millions de cas de paludisme et 610 000 décès, soit environ 9 millions de cas de plus que l’année précédente.

Les deux tiers des infections et des décès surviennent dans onze pays africains : le Burkina Faso, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Ghana, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Soudan, l’Ouganda et la Tanzanie.

Sous l’effet, entre autres, de la résistance croissante, mais aussi du changement climatique et des conflits dans la région, on observe dans certaines zones une résurgence de la maladie.

L’OMS veut également éviter qu’à l’instar de ce qui s’est produit dans les années 1980 et 1990 avec le traitement par chloroquine, un nombre encore plus important de souches du parasite ne devienne résistant aux traitements antipaludéens.

Un « point critique » est atteint

« Nous avons désormais atteint un point critique dans le traitement et la prévention du paludisme à l’échelle mondiale », estiment les experts de l’OMS. « La maladie peut être totalement éradiquée, mais il faut pour cela intervenir de toute urgence. »

Selon l’organisation, il est nécessaire d’investir davantage dans l’innovation pour développer la prochaine génération de médicaments et de vaccins, de renforcer encore la surveillance de la maladie et de promouvoir une solidarité mondiale accrue.

Le paludisme est transmis par certaines espèces de moustiques et ne se transmet pas directement d’une personne à l’autre. Les symptômes bénins du paludisme sont la fièvre, les frissons et les maux de tête. Parmi les symptômes graves figurent notamment une fatigue intense, la confusion, des crises convulsives et des difficultés respiratoires.