Médicaments et pharmacothérapie

BACHI

Les Belges demandent la centralisation des données de santé

Un peu plus de la moitié des Belges seulement ont un pharmacien référent, selon une enquête de BACHI. "Mais comment garantir un suivi cohérent des traitements lorsque les patients font du 'shopping pharmaceutique' ?", s'interroge le directeur délégué Marc Gryseels.

farmaceutisch shoppen is nefastLe principe du médecin traitant est bien ancré dans notre pays. La fidélité au pharmacien l'est beaucoup moins. Selon une enquête récemment menée par BACHI (Belgian Association of the Consumer Healthcare Industry) auprès d'un millier de consommateurs âgés de 18 à 65 ans, seuls 54% d'entre eux sont fidèles à leur pharmacien.

Une fidélité limitée peut conduire à des problèmes de santé importants, selon BACHI. Comment assurer un suivi cohérent des traitements lorsque les patients font du "shopping pharmaceutique" ? La solution pourrait résider dans une utilisation accrue du dossier pharmaceutique partagé (DPC)", indique Marc Gryseels, directeur délégué.

Les angles morts

Près d'un Belge sur deux change régulièrement de pharmacie, pour des raisons pratiques, géographiques et économiques. Cette mobilité pharmaceutique crée des angles morts dans le suivi thérapeutique. "Chaque changement de pharmacie représente une perte potentielle d'informations sur l'historique des produits de santé du patient, ce qui affaiblit la détection d'éventuelles interactions ou de surdosages", note Marc Gryseels. "Lorsqu'un patient achète des médicaments en vente libre dans différentes pharmacies, aucun prestataire de soins n'a une vue d'ensemble de sa consommation. Il s'agit là d'un point faible de notre système de santé".

Actuellement, les prestataires de soins de santé ne sont pas tenus d'enregistrer tous les produits de santé qu'ils recommandent ou délivrent dans le DMG. L'absence d'informations cruciales sur la santé met en péril la sécurité des patients. Les risques sont nombreux : interactions médicamenteuses non détectées entre les traitements prescrits et l'automédication, surdoses involontaires dues au cumul de substances actives similaires, incompatibilités entre les médicaments en vente libre et les compléments alimentaires, suivi impossible de l'observance et de l'évolution des symptômes."

Vue d'ensemble

L'enquête de BACHI montre que 70 % des Belges sont favorables à l'idée que les prestataires de soins de santé centralisent tous les produits de santé délivrés - avec ou sans ordonnance - dans leur DMG. "Les patients comprennent intuitivement que la sécurité de leur parcours thérapeutique passe par une vision globale, accessible à tous les prestataires de soins qui les accompagnent", explique Marc Gryseels.

BACHI préconise donc une traçabilité totale. "Si un patient achète un analgésique dans une pharmacie le lundi, un anti-inflammatoire dans une autre le mercredi et consulte son médecin pour une douleur persistante le vendredi, seul un dossier médical complet permet d'éviter les doubles prescriptions ou les contre-indications. Cela permettrait également de détecter les sous-utilisations, les mauvaises utilisations ou les défauts d'observance", explique-t-il pour illustrer la nécessité de la centralisation.

En outre, toutes les parties concernées en tirent profit. Le patient bénéficie d'une sécurité accrue et d'un suivi personnalisé optimisé. Les médecins disposent d'une vue d'ensemble de toutes les prescriptions. Le pharmacien peut détecter systématiquement les interactions, y compris entre les pharmacies. Enfin, pour la sécurité sociale, elle permet de réduire le nombre d'incidents liés aux médicaments, ainsi que le nombre d'hospitalisations évitables.

Vie privée

Selon BACHI, les craintes de voir la vie privée des patients compromise sont injustifiées. Les garanties de protection des données personnelles intégrées dans les systèmes actuels continueront évidemment à s'appliquer en cas d'expansion. "Cela permettra de maintenir l'équilibre entre la transparence médicale et le respect de la vie privée. L'infrastructure numérique belge rend cette évolution techniquement possible. L'enregistrement systématique de tous les produits de santé pourrait se faire par les mêmes canaux que les médicaments délivrés sur ordonnance, sans complexité supplémentaire pour les prestataires de soins de santé."

"Une approche globale du dossier médical, intégrant la prescription et l'automédication, pourrait faire de la Belgique un précurseur européen en matière de sécurité pharmaceutique numérique. Un modèle exportable qui concilierait le choix du patient et une sécurité thérapeutique maximale. Il est temps de combler cette lacune réglementaire et de transformer le dossier pharmaceutique partagé en un véritable outil de sécurité sanitaire répondant aux pratiques contemporaines des consommateurs belges", conclut Marc Gryseels.

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Écrit par Filip Ceulemans5 novembre 2025

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