L'efficacité comme seul critère de remboursement
Les mutuelles françaises voudraient pouvoir rembourser les médicaments sous prescription en fonction de leur efficacité thérapeutique et non plus seulement selon le barème fixé par la Sécurité sociale. Diamétralement opposées à cette idée, les associations de patients y voient plutôt le risque de dériver vers des soins de santé à deux vitesses.
L'idée n'est certes pas neuve du côté des mutuelles françaises, mais elle semble désormais être envisagée plus sérieusement, comme en atteste l'expérience actuellement menée dans plusieurs officines de l'Hexagone. Objectif de l'opération : tester l'application d'un nouveau barème de remboursement des médicaments basé exclusivement sur leur efficacité thérapeutique, selon le classement établi par la Haute Autorité de Santé (HAS). Ravies d'avoir enfin obtenu gain de cause - et surtout d'avoir eu accès à des données confidentielles -, les mutuelles souhaitent en effet à terme abandonner les barèmes fixés par la Sécurité sociale - à savoir 65 % pour les vignettes blanches, 35 % pour les bleues et 15 % pour les oranges.
Plus de remboursement à l'aveugle
Pour rappel, la HAS avait déjà décidé il y a peu de faire passer quelque 150 médicaments sous vignette orange, en raison de leur efficacité jugée insuffisante pour prétendre à un remboursement plus élevé. Aux mutuelles de décider ensuite d'accepter ou non de compléter les remboursements octroyés par la sécurité sociale. Avec le risque d'évoluer vers des contrats de plus en plus chers en fonction du degré de couverture offert aux affiliés. Alarmées par ce projet-pilote encore inédit en France, les associations de patients ont aussitôt fait part de leurs craintes d'aboutir à des couvertures maladie à plusieurs vitesses, avec des contrats 'low-cost' ne remboursant plus que des médicaments à utilité élevée. u