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Quand les plaisirs de la table génèrent inconfort et douleurs...

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Pourquoi digérons-nous mal ? Quels sont les problèmes en cause ? Que faut-il faire ? Tenter de répondre à ces questions fera l'objet de notre dossier sur la digestion, bien à propos après les fêtes...

La digestion, c'est quoi ? Il s'agit d'un processus biologique au cours duquel les aliments sont dégradés et transformés en substances utilisables par les cellules et qui traversent ensuite la paroi intestinale et du grêle pour entrer dans la circulation sanguine.

La digestion commence dans la bouche où les aliments sont broyés et mélangés à la salive avant d'être acheminés vers l'estomac qui sécrète des sucs digestifs acides, continuant de dégrader et broyer les aliments pendant quelques heures avant de passer dans l'intestin où ils sont mélangés à des sucs digestifs provenant du pancréas et de la vésicule biliaire.

Enfin, les nutriments traversent la paroi de l'intestin et circulent dans le sang pour être utilisés par l'organisme. Ce qui n'a pas été absorbé, ajouté aux cellules mortes de la paroi intestinale, devient matière fécale dans le côlon. Il s'agit donc d'un processus complexe faisant intervenir des actions mécaniques, chimiques et enzymatiques.

La plupart du temps, les troubles digestifs sont dus à des troubles de fonctionnement et non à des lésions organiques ou à des maladies. On parle alors de dyspepsie fonctionnelle pour les troubles qui concernent l'estomac et de colopathie fonctionnelle ou intestin irritable pour les troubles bas, concernant le côlon ou l'intestin.

Des excès alimentaires ou une alimentation inappropriée sont les premières causes d'inconfort digestif. Ainsi l'abus d'aliments trop gras, sucrés ou épicés, de café, d'alcool, de boissons gazeuses, irrite le tube digestif provoquant des douleurs. Dans ces cas, le pharmacien peut proposer des solutions efficaces par des conseils alimentaires et l'aide de la phytothérapie.

D'autres causes fréquentes sont les infections gastro-intestinales ou gastroentérites, les intoxications alimentaires ou encore le stress. Certains médicaments comme les antiinflammatoires par exemple sont irritants pour le tractus digestifs et peuvent également occasionner des douleurs.

Quand consulter ?

De manière générale, les troubles digestifs sont anodins mais néanmoins certaines manifestations doivent nous alerter et nécessitent une consultation.

Ainsi, il faut voir le médecin si les symptômes apparaissent de façon brutale et inexpliquée, si des douleurs très fortes style " coup de poignard " se manifestent, si les symptômes persistent ou sont trop gênants, si des difficultés à avaler apparaissent, s'il y a de la fièvre, s'ils se manifestent au retour d'un voyage.

Si les douleurs gastriques sont récurrentes, il faudra rechercher la présence éventuelle d'un ulcère. Si la diarrhée s'accompagne d'une température supérieure à 38,5 °, de signes de déshydratation, de fortes douleurs et également si elle devient chronique ou en présence de tout autre symptôme inquiétant (neurologique, par exemple), une consultation s'impose.

Tout comme pour les vomissements, la vigilance sera de mise chez les jeunes enfants particulièrement sensibles à la déshydratation.

Il faut également consulter en cas de présence de sang dans les selles ou dans les vomissements.

Au niveau de l'estomac

Les aliments qui arrivent dans l'estomac sont imprégnés de sucs gastriques constitués d'acide chlorhydrique, d'amylases et de protéases pour former le chyme avant de passer dans le duodénum. Bien mastiquer est donc primordial afin que les aliments puissent être imprégnés de ces sucs digestifs. Néanmoins, le bon fonctionnement de l'estomac sera également assuré par une alimentation adéquate. Ainsi les graisses et les aliments riches en fibres retardent sa vidange alors que les sucres en général et les aliments froids l'accélèrent. En outre, le café, le thé, les piments et l'alcool sont irritants pour la muqueuse gastrique. De plus, l'estomac est contrôlé par le système nerveux parasympathique ce qui veut dire que son fonctionnement sera influencé négativement par le stress.

Ainsi, un déséquilibre peut s'installer et provoquer un excès d'acide qui irrite la muqueuse et provoque une gastrite voire un ulcère accompagné (ou non) de douleurs. Dans ce cas, les douleurs seront soulagées par les repas pour réapparaître ensuite, alors que, au contraire, en cas de déficit de sécrétion acide, c'est pendant et en fin de repas que les douleurs sont présentes.

Un relâchement du sphincter inférieur de l'oesophage peut également favoriser des remontées acides irritantes pour l'oesophage, c'est le fameux reflux gastro oesophagien (RGO) très courant dans nos populations.

Outre l'arsenal thérapeutique dont on dispose (IPP, antiacides, protecteurs de muqueuse comme les alginates), des remèdes plus naturels peuvent venir à la rescousse. Une approche consistera à tonifier le système gastro-intestinal grâce aux plantes amères, et à diminuer le stress chronique grâce aux plantes calmantes. L'argile peut également être efficace comme pansement gastrique. En outre, il est nécessaire d'éviter de boire de grandes quantités au moment des repas car les liquides diluent les sucs gastriques et diminuent leur efficacité.

Un excès de gaz dans l'estomac diminuera la tonicité du sphincter oesophagien inférieur. Certains aliments riches en fibres et hydrates de carbone comme les légumineuses, les choux, les navets... seront évités afin de limiter les fermentations dans l'estomac. De même, les boissons pétillantes seront consommées avec modération. De plus, les repas ne doivent pas être trop volumineux surtout celui du soir qui sera en outre pris à distance du coucher. En cas de RGO, il est conseillé de surélever la tête du lit et il est préférable de dormir sur le côté gauche pour éviter les remontées acides.

Remèdes à la loupe

Le figuier (Ficus carica) est une plante intéressante pour traiter les problèmes d'acidité car, non seulement, elle draine l'estomac mais elle présente une action rééquilibrante sur le système nerveux sympathique et parasympathique. On peut l'utiliser en aigu ou en chronique. En cas de nausées et vomissements, le gingembre sera conseillé parce qu'il possède une quadruple activité : inhibition des récepteurs de la sérotonine (neurotransmetteur responsable des vomissements), action gastrocinétique, antispasmodique gastrique par inhibition de récepteurs muscariniques et enfin action cholagogue qui stimule la vidange biliaire. Prudence cependant en cas d'utilisation d'anticoagulants et de cancers hormono-dépendants.

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Écrit par Phn. Claire Debay

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